Les gens avaient souvent l’air d’oublier que la police était là avant tout pour les protéger, non pour les sanctionner ! (Amy)

Il est 17 h, je suis prête à rentrer chez moi quand mon téléphone se met à sonner. Je dois aller au commissariat pour l’un de mes clients. Je suis étonnée, ce n’est pourtant pas un brigand, mais visiblement, il a été arrêté pour une agression. Heureusement que ce n’est pas l’investigateur, et qu’il est surtout resté dans un coin lâchement sans y participer, parce qu’il aurait pu prendre beaucoup.

La victime est une jeune femme de 16 ans… Habituellement, je suis du côté de la victime, mais là mon client, son père, m’a demandé d’aller m’en occuper. Je n’ai pas pu refuser, surtout connaissant le passif de son fils, il est plus une victime de base. Mais je ne sais pas vraiment encore dans quoi je m’embarque.

Je me suis donc rendue au commissariat pour m’occuper de cette affaire, et finalement, je sors du lieu avec le père et le fils. Tous les deux me remercient et vont rejoindre la voiture. De mon côté, je vais m’arrêter en bas des marches et sortir une cigarette de mon sac. Je commence à avoir mal aux pieds du haut de mes Louboutin que je porte depuis le début de la journée. Ma veste est ouverte et laisse découvrir mon parfait tailleur jupe noire qui me donne cet air bien sérieux. Ma petite chemise blanche, permet tout de même de casser un peu tout ce noir. Et me rend moins stricte. Mes cheveux blonds, bouclés, flottent tranquillement sur mes épaules. Je glisse ma main dans la poche à la recherche de mon briquet, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus. Je semble alors dépitée, moi qui rêvais d’une petite note de tabac avant de reprendre le volant de ma voiture.
Mince…    Je soupire et je regarde autour de moi, peut-être que je pourrais me procurer du feu par le biais d’une autre personne.  

Après avoir longuement regardé autour de moi, je m’étais finalement résignée à abandonner l’idée de fumer, je ne me voyais pas déranger les deux policiers en pleine discussion devant leur voiture banalisée, ou même cette femme qui s’approchait en pleure des escaliers avant de les monter pour rejoindre l’intérieur de ce lieu que je venais de quitter. Baissant la tête, pour regarder mon sac, j’étais prête à ranger ma cigarette dans son paquet, pour y revenir plus tard dans la soirée si l’envie me revenait. Je n’en fume pas beaucoup, mais de temps en temps ça me fait beaucoup de bien.

Une voix me coupe finalement dans mon élan. Je relève la tête un petit sourire en coin, je reconnais bien la voix de l’officier de police qui se trouvait dans la salle d’interrogatoire où j’étais il y peu encore.En effet….
Dis-je en la scrutant du regard. Elle aurait pu m’en vouloir d’avoir fait libérer mon client, ce petit jeune qui n’a pas dû réagir alors qu’une demoiselle se faisait agresser, vraiment le genre de chose qui me sort par les yeux, mais je sais que ce n’est pas un mauvais gamin. Il va sérieusement devoir se faire aider et réprimander tout de même, pour que jamais plus il ne fasse des mauvais choix de ce genre. Je vais devoir le représenter lors d’une audience, mais pour le moment, il reste sous la garde de son père. Et encore, il peut être à nouveau amener à se faire convoquer en ces lieux.

Je regarde l’officier Danvers dans les yeux et finalement, je vais prendre la cigarette en bouche et approcher mon visage, pour lui laisser le plaisir si elle le souhaite d’allumer elle-même la cigarette. Je ne sais pas pourquoi j’agis ainsi, de base, j’aurais plutôt récupéré le briquet dans la main, pour le faire moi-même, mais là, je sens bien qu’elle va avoir besoin de garder le contrôle. J’ai cette petite lueur dans les yeux.  

Je vois bien qu’au moment où je penche ma tête avec ma cigarette en bouche, il se passe un petit moment. Il faut dire que ce n’est pas conventionnel ma façon de faire, mais sur le coup ça m’amuse bien. C’est dans ma personnalité d’aller dans la provocation. Parfois, ça marche, et parfois ça ne marche pas, mais finalement elle se prends au jeu et m’allume la flamme pour que je puisse allumer ma cigarette. Je vais couvrir la flamme avec ma main pour l’empêcher de s’éteindre puis aspirer pendant que le bout de la cigarette se trouve encore dans la flamme. Je vais ensuite me redresser et finir par recracher la fumée en ayant la tête vers le ciel. Je souris à nouveau.
Merci, c’était ma première de la journée, et je dois bien avouer qu’elle fait du bien.  
Mon visage se retrouve bien à hauteur du sien, je lui fais un petit sourire, je dois dire que cette policière m’intrigue depuis un petit moment maintenant. La plupart du temps, je suis du même côté qu’elle dans les affaires, je connais son sérieux et son investissement dans chaque affaire, mais je n’avais jamais encore pris le temps de l’observer comme je le fais maintenant.
 Oups, que je suis impolie, vous voulez tirer une latte ? Ou une même une cigarette peut-être ?  
Après tout, si elle a un briquet, c’est sûrement qu’elle fume elle aussi. Parce que rare sont les personnes qui ne fument pas à avoir du feu sur eux. Je vais glisser ma main dans mon sac pour attraper mon paquet et le lui tendre ouvert pour qu’elle puisse se servir. J’aurais pu simplement la remercier et quitter les lieux, mais ça ne me dérange pas de fumer ma cigarette la devant ce commissariat.
 Un bon verre de vin accompagnerait bien cette cigarette, je trouve…
Je me demande bien pourquoi j’ai dit ça, est-ce que sa présence me déstabilise autant ? Elle va certainement trouver ça déplacer, ce que je comprendrais complètement. Du coup, je fais une petite moue, j’hésite à m’excuser et fuir même. Mais je suis une femme adulte qui assume, au pire, je ne faisais que donner mon avis. Je ne vais de toute façon pas tarder, j’ai bien besoin de libérer mes pieds de mes chaussures. Puis un bon bain me ferait le plus grand bien, pour la fin de la soirée, on verra ce que je ferais, je n’ai encore rien prévu de particulier.   

La cigarette pour moi ce n’est pas qu’une question d’habitude comme pour la plupart des personnes qui fume pour fumer. J’ai toujours une cigarette en bouche quand quelque chose me perturbe, me contrarie même, c’est mon petit vice pour essayer de me détendre. Il y a bien d’autres choses pour se détendre en réalité, mais finalement, le tabac est ce que j’ai trouvé de plus rapide au cours de mes années défilant à grande vitesse. Et encore, je me contente d’une simple cigarette, j’ai pu essayer dans ma jeunesse quelque chose de plus corsé, mais c’était surtout pour ne pas me sentir bête auprès des autres, j’ai fait ma jeunesse comme beaucoup diraient. Mais c’est bien quelque chose qui ne m’a pas attiré au point d’essayer à nouveau. Je me contente de ça, c’est simple et puis c’est déjà mauvais pour la santé… D’ailleurs, j’ai toujours du gel dans le sac ainsi que des chewing-gums pour ne pas en garder cette odeur que je ne veux pas transporter dans mon véhicule ou même chez moi. La cigarette, c’est juste en extérieur me concernant.

Je souris en entendant son rire, et rapidement, je vais ranger le paquet dans le sac, bien à sa place. Visiblement, j’ai mal interprété les choses, elle ne fume pas et c’est très bien comme ça.
Dans ce cas-là, merci au collègue aussi…  Dis-je en affichant un petit sourire en coin, je ne peux qu’en conclure qu’elle m’a vu en détresse de feu, et qu’elle m’a secouru avec un briquet. Je ne sais pas vraiment comment je dois interpréter tout ça, mais ça me plaît bien, je ne pensais pas qu’elle pouvait être attirée par les femmes, après peut-être que je trompe aussi, et qu’elle voulait plutôt me démontrer qu’elle restait du côté des gentilles, en tout cas son action m’intrigue, de même que sa personnalité que je ne connais pas encore.

Finalement, je vais l’inviter sans vraiment l’inviter à prendre un verre de vin avec moi. Après tout, le ridicule ne tue pas et c’est plus un sous-entendu qui ne nous mettrait pas mal à l’aise si elle venait à décliner ma proposition. Sa réponse ne se fait pas attendre, et je dois dire qu’elle me fait légère grimaçait pour commencer, je ne peux pas gâcher ma déception. Mais c’est bien qu’elle ne soit pas aussi facile que ça à découvrir. Je sais être patiente, puis peut-être que finalement elle veut simplement me faire comprendre que je ne suis pas son genre. J’allais répondre quelque chose, quand finalement, je m’abstiens pour l’écoute reprendre la parole. Ces quelques secondes de silence paraissaient durer une éternité. Mais je dois bien avouer qu’elles valaient l’attente. D’ailleurs, un sourire se dessina à nouveau sur mes lèvres.  Vraiment ? Enfin, ce serait bien…  Je pense que j’affiche un peu trop la satisfaction de sa réponse, il faut que je me reprenne pour faire plus naturel, je ne me reconnais pas là.  J’avais prévu de le boire à la maison, parce que mes pieds ont du mal à s’habituer à mon nouveau cadeau… Mais je peux faire une exception pour rejoindre un restaurant ou il y a de très bons vins.  La encore, je lui laisse le choix, finalement cette position m’amuse et je ne mens pas en parlant de mes pieds, chaque année, mon père m’offre une nouvelle paire de Louboutin, toujours dans le chic et dans le noir, et je mets toujours du temps à les casser au départ. Après elles seront comme des pantoufles. J’ai hâte de connaître son choix, après aller au restaurant, c’est bien aussi pour faire connaissance plus lentement. Même si d’ordinaire, j’aime bien faire connaissance avec une femme dans mon lit et ensuite passer à autre chose.  

Quand elle me parle de transmettre le message un peu plus tard, j’en conclue qu’elle n’est pas encore pressée de rentrer dans son lieu de travail. Je me sens chanceuse, j’apprécie de pouvoir passer encore quelques minutes avec elle. Je ne comprends pas pourquoi elle m’intrigue autant, elle a une lueur dans le regard peut-être qui m’attire. Pourquoi je ne la connais que de vue, enfin, j’ai déjà entendu à plus d’une reprise sa voix, mais là, je sens que c’est un moment différent. Je ne lui parle pas dans le cadre professionnel et ça change vraiment la donne.

Elle me confirme qu’elle veut vraiment boire un verre de vin avec moi. Finalement, j’ai bien fait de lui lancer cette invitation, et encore mieux de lui avoir laissé le choix. Je ne me voyais pas lui forcer la main et commencer cette rencontre sur une mauvaise touche. Je vois bien que ses yeux descendent le long de mon corps, pour observer l’objet de mes souffrances, je vais l’épargner de lui avouer que chaque année mon père m’offre une nouvelle paire. Elle me prendrait pour une petite fille gâtée, enfin, c’est mon cadeau d’anniversaire habituellement, mais là, il m’a offert ce cadeau bien en avance.
J’ai une réponse qui me fait grandement sourire, elle serait prête à venir chez moi ce soir, je dois dire que je suis plus que satisfaite, même si par la suite elle semble finalement gênée de sa réponse. Je vais fouiller dans mon sac à la recherche de ma carte professionnelle et lui tendre.
 J’ai tout ce qu’il faut, vraiment tout, envoyez-moi un message pour que je puisse vous envoyer en retour l’adresse du rendez-vous. Cependant, je vous préviens, ce n’est pas un château, c’est plutôt un simple appartement où il fait bon d’y vivre… Je ne crois plus au conte de fée depuis bien longtemps.  Je me demande bien pourquoi je lui précise ce genre de chose ? Peut-être pour la prévenir que je ne suis pas une princesse, mais une simple allumeuse qui sait profiter de la vie. En tout cas, j’ai déjà hâte de recevoir ce message pour lui donner mon adresse et ainsi pouvoir passer une bonne soirée en sa compagnie. J’ai nul doute quant au fait que je vais la découvrir sous un autre jour. Et j’ai vraiment hâte.
Je vais tirer une nouvelle latte sur ma cigarette que je tiens toujours dans mon autre main, je vais aspirer longuement puis relever à nouveau la tête pour recracher la fumer. Je vais ensuite à nouveau plonger mon regard dans le sien.  Ne vous en faites pas pour le vin, j’ai toujours quelques bouteilles d’avances…  Je tiens à la rassurer sur ce sujet-là.  Et j’ai aussi du salé pour éviter que vous ayez trop la tête qui tourne…  Je souris en coin, je me fais passer pour une sainte en disant ça, bien que je n’hésiterais pas à m’amuser avec elle ce soir si elle en avait tout autant envie que moi.  J’ai même des glaçons… Ils sont plein de surprises…  J’aurais pu me mordre la lèvre inférieure, mais je me retiens de le faire, ce n’est ni le lieu, ni le moment pour ça. Je vais plutôt me contenter de lever les yeux au ciel.   

En donnant ma carte professionnelle à l’officier qui se trouve en face de moi, je ne pensais pas qu’elle irait chercher son téléphone immédiatement. Un sourire en coin se dessine sur mon visage pendant que je l’observe dans sa course folle pour récupérer son bien. Je ne vois malheureusement pas ce qu’il se passe à l’intérieur des locaux, mais j’essaye de l’imaginer. Finalement, je me redessine son visage dans la tête, et même sa silhouette, je dois bien admettre que c’est une belle femme, et je suis contente qu’elle soit venue avec ce briquet à ce moment-là. J’ai pu l’observer à plusieurs reprises, mais nous n’avions jamais passé ce cap-là d’échanger un mot en dehors de notre profession. J’essaye de chercher dans ma tête un moment où j’ai pu lui accorder de l’attention, mais finalement, jamais, je me contente de faire mon devoir et elle le sien à chaque rencontre. Je suis tellement loin dans mes pensées, que je ne réalise pas qu’elle est à nouveau devant moi. Seulement sa voix, me ramène à la réalité. D’ailleurs, pour répondre à sa question, je secoue doucement ma tête en accompagnant le geste à la parole. « Non. Vous n’avez blessé personne au moins, sur votre chemin ? » Je finis même par rouler des yeux.

Je la regarde ensuite manipuler son téléphone, avait-elle peur que je l’oublie ? Ou même elle d’oublier de me contacter ? Une chose de sûr, elle est rapide. Mon téléphone se met à sonner pour m’avertir que j’ai reçu un sms, je ne peux que le sortir pour le lire avant de le ranger dans la poche de ma veste ou il se trouve d’ordinaire. Mon regard se plonge à nouveau dans le sien « Agent Danvers… Enfin non Amy, moi c’est Ruby…Ou Maître Spencer… Je vous enverrai l’adresse une fois bien installée dans mon véhicule. D’ici pas très longtemps, je pense… » Je veux la faire patienter encore un peu de mon côté, tout ça fait partie de mon petit jeu de séduction qui semble lui plaire vu qu’elle y prend part.

Je ne peux que rire avec Amy quand je lui parle de conte de fée. « Le cheval avec l’élue de mon cœur a du se perdre en chemin alors… Voire même, peut-être qu’il l’a éjecté… » J’en rajoute même une couche, non pas que j’ai perdue espoir, mais jusqu’à présent, je n’ai pas encore trouvé la personne qui a su me combler. Pour moi un partenaire, c’est un tout, il faudrait qu’il soit mon ami, mon confident et mon amant. J’ai pu essayer quelques relations dans le passé, mais finalement rien de concluant. C’est ce pourquoi je ne me prends plus la tête. « Vous y croyez vraiment ? » Je lui retourne la question, je suis curieuse de savoir ce qu’il en est de son côté.

Je lui parle ensuite du vin, et même de nourriture pour la rassurer sur le fait que j’ai bien tout ce qu’il faut chez moi. J’ai même plus que ça, et j’espère qu’elle comprend là où je veux en venir en parlant des glaçons. Je tourne la tête quand je sens du passage à côté de nous, les deux policiers retrouvent l’intérieur bien chaud du commissariat. Je me dis que nous allons être certainement plus tranquille pour finir cet échange de paroles. Et je vois juste, vu qu’à ce moment-là le visage de la jolie flic se rapproche du mien. Je ne bouge pas, je suis curieuse de voir ce qu’il va se passer. Je l’entends me glisser quelque chose à l’oreille, je ne peux que me mordre la lèvre inférieure, ce qu’il se passe est vraiment intéressant, surtout que je peux même sentir le bout de ses doigts contre ma chemise blanche au niveau de mon ventre. J’ai voulu me jouer d’elle en parole, elle sait me le rendre comme il se doit. Des frissons me parcourent le corps, mais ce n’est pas pour autant le moment de lui montrer que je n’en suis pas insensible. Je vais plutôt continuer à jouer à l’allumeuse. « Il se pourrait bien Agent Danvers, mais il va falloir venir pour le découvrir… » Je suis tellement concentrée sur Amy, que j’en oublie ma cigarette, c’est la chaleur de celle-ci qui me la rappelle. Je vais relever ma main pour voir ce qu’il m’en reste, en faisant attention de ne pas la brûler. « Excusez-moi, je dois l’éteindre… » Je vais reculer d’un pas puis rejoindre la poubelle à cigarette, je vais l’écraser contre la partie fait pour, puis relâcher le mégot dans le trou qui va le réceptionner. Après quoi, je me retourne pour lui faire face à nouveau, quelques pas nous séparent. « Je ferai mieux d’y aller… J’ai un sms à envoyer… » Je lui fais un nouveau sourire, je ne fais décidément que sourire, j’aurais bien apprécié goûter à la douceur de ses lèvres, mais ce n’est pas le lieu, et encore moins le moment, puis attendre un peu ne peut faire que monter le plaisir… En tout cas, j’espère vraiment que ce soir elle sera chez moi et que j’aurais le plaisir de me délecter de ses lèvres.

  

J’apprécie d’entendre le rire l’agent Danvers au sujet de ma question, qui ressemble plus à une bêtise, qu’une vraie interrogation. Elle se prête au jeu et me répond en toute franchise. Je finis ce sujet par un clin d’œil un peu exagéré.
Je laisse Amy m’envoyer son message, sans même regarder la manipulation qu’elle fait sur son téléphone, j’ai pour habitude de laisser la confidentialité à toute personne qui se trouve en face de moi. Par le passé, me montrer curieuse a pu me jouer des tours. Surtout, avec l’une de mes clientes, du coup, depuis, je préfère regarder ailleurs, sans trop tourner la tête pour ne pas paraître loin de ce qu’il se passe devant moi. En tout cas, elle est rapide pour m’ennoyer son numéro de téléphone, cela prouve bien qu’elle compte tenir son engagement de me rejoindre ce soir chez moi. Ma réponse orale et non écrite, ne se fait pas attendre, mais ce qu’elle me dit à son tour ne peut que me faire hocher la tête tout en la regardant avec beaucoup de sincérité. « Je vais tâcher de faire au plus vite alors. Il serait fort regrettable de me passer de votre compagnie ce soir ! » La jolie blonde en vient même à me faire douter du moment où je devrais lui répondre, mais je me dois de m’en tenir à ce que je viens de dire, je suis une femme de parole. Puis je sais que l’on ne va pas rester éternellement devant cette bâtisse, en pleine rue.

Sa réponse ne me surprend pas vraiment, nous ne pensons pas toute de la même façon et heureusement même. Je ne la pense pas naïve non plus, je pense simplement que chacun est libre de croire ou pas en l’avenir. Pour ma part, j’ai toujours imaginé rencontrer rapidement la personne qui serait me détourner du reste du monde et me combler rapidement en formant une famille. Seulement, je me rends à l’évidence, j’ai déjà 31 ans, je suis encore célibataire et sans enfant. Je ne perds pas espoir, mais j’arrête de me voiler la face. Même si j’aimerais encore y croire, sincèrement.
« Eh bien, je vous souhaite vraiment de pouvoir le vivre ! » Je dois bien avouer que cela pourrait me décevoir de la retrouver auprès d’une autre personne alors que je fais tout juste sa connaissance, mais je m’accroche à la pensée que ce soir elle sera avec moi et que j’ai bien dans l’idée de la combler au moins le temps d’une soirée, pour l’éloigner de l’idée de se faire accoster par un inconnu à cheval.

Alors que je joue les allumeuses avec l’agent Danvers toujours en face de moi, celle-ci a du répondant dans sa façon de parler et d’agir. Je ne pensais pas qu’elle oserait me charmer aussi, je l’ai peut-être jugé trop rapidement, ou alors c’est peut-être aussi à cause du lieu devant lequel nous sommes, je pensais vraiment avoir le dessus sur sa personne. Cependant, je dois bien avouer qu’elle sait faire monter en moi cette envie de la connaître plus en détail. Elle me fait avoir des papillons dans le ventre sans même aller trop loin, c’est vraiment perturbant, excitant même, seulement ma cigarette me ramène à la réalité de la situation. Je vais l’éteindre et finalement, je me dis que c’est le moment de fuir, je dois retrouver mon esprit, mon assurance même ! Je ne voudrais pas la décevoir de me montrer aussi faible après juste un passage de sa main sur ma chemise. Puis de toute façon nous allons nous voir plus tard. Je lui fais un signe de main à son pas de problème et je disparais pour rejoindre ma voiture garée un peu plus loin contre le trottoir. J’hésite à me retourner pour la regarder une dernière fois, mais je reste forte et j’avance fièrement. J’ai encore du mal à comprendre l’envoûtement que je ressens, avant elle ne représentait qu’un simple flic à mes yeux, enfin un très bon officier de police, mais là elle devient l’objet de mon fantasme. C’est bien la première fois que ce genre de chose m’arrive.

Je sors les clefs de mon sac et j’appuie sur le bouton pour déverrouiller la voiture. Je vais ouvrir la portière derrière mon siège conducteur, pour y déposer mon sac devant la banquette, puis enlever ma veste tout en gardant mon téléphone en main pour déposer mon morceau de tissu sur la banquette. Je ferme la porte derrière moi et je vais ensuite m’installer sur le siège conducteur de ma jolie petite Audi A1 noir que je paye en leasing chaque mois. Je verrouille les portières avec le bouton présent dans le véhicule puis je vais tirer sur ma ceinture pour m’attacher et ensuite la clipser. Après quoi, je vais à nouveau porter mon attention sur mon téléphone pour me remettre sur la partie SMS et enfin à Amy. Je note mon adresse, mais je ne trouve pas les mots pour signer mon message, je crains de dire quelque chose de trop, ou des mots qui n’en veulent pas dire assez non plus. Je me sens confuse. C’est au même moment que j’entends taper à la vitre de la voiture, je reconnais forcément ce doux visage qui se présente à moi, elle va sûrement me dire que je traîne, du coup, je vais baisser la vitre pour l’écouter me parler. Ce qu’elle me dit est tout autre, elle me surprend, je ne pensais pas avoir agi de façon aussi étrange pour la faire à ce point-là douter d’elle. Je vais du coup déverrouiller la voiture. « Amy, je suis justement sur le point de t’envoyer mon adresse, mais monte si tu veux, nous pouvons parler un peu plus au chaud. Enfin, montez… Il fera plus chaud dans la voiture et nous serions plus tranquilles aussi pour parler. » Sa présence me déstabilise, du coup, je me permets même de la tutoyer alors que c’est déplacé. Je me reprends bien évidemment et je cherche à comprendre pourquoi elle a pu penser avoir fait quelque chose de mal. J’ai vraiment mal agi avec elle, je n’aurais pas dû prendre la fuite aussi rapidement que je l’ai fait, je compte bien la rassurer sur mes intentions ainsi que sur les siennes. J'attends juste qu'elle monte sur le siège libre qui se trouve à côté du mien.